INTERVENTION COMPORTEMENTALE INTENSIVE (ICI)

 

L’Intervention Comportementale Intensive (ICI) précoce est une méthode utilisée en Amérique du Nord auprès des jeunes enfants autistes.

En 2003, le Québec a mis en place une politique qui prévoit des services d’intervention comportementale intensive (ICI) pour les enfants autistes âgés de 2 à 5 ans (maintenant étendue à 6 ans).

L’intervention comportementale intensive (ICI) est une méthode reposant sur les recherches et travaux du Dr. Lovaas. Cette méthode s’appuie sur un programme d’apprentissages spécifiques à chaque enfant à partir d’objectifs adaptés à son profil développemental.

Un éducateur spécialisé fournit des services facilitant l’acquisition des habiletés reliées aux activités quotidiennes, aux loisirs et à la socialisation de l’enfant tout en soutenant son entourage.

L’adoption de l’ICI par le gouvernement du Québec, ainsi que par la plupart des provinces canadiennes de l’ICI, repose sur la recommandation de l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS).

Une relative efficacité de la méthode ICI a été montrée lorsqu’un enfant autiste y’ est exposé précocement (idéalement avant l’âge de 3 ans) et ce de façon intensive (idéalement entre 20 et 35 heures par semaine).

La réalité dans la mise en pratique de l’ICI au Québec est tout autre:

  • Cette méthode contraint de nombreuses familles à de possibles pressions financières car un des deux parents (souvent la mère) doit souvent être présent avec l’intervenant(e) lors de la mise en oeuvre de l’ICI;
  • Dans les faits, l’âge moyen des enfants lors du début de l’intervention est de 4 ans avec un nombre moyen d’heures hebdomadaires de 15h environ (publication de Mercier et Boyer 2007, Suivi opérationnel des résultats du Programme d’ICI d’Enfants de 5 à 6 ans ayant un diagnostic de TED);
  • Au Québec, peu d’enfants autistes (quelques centaines) bénéficient de l’ICI car les délais pour obtenir un diagnostic d’autisme dans le public sont souvent de plusieurs années et les listes d’attente pour l’ICI aussi, conduisant alors à une très faible fenêtre d’opportunité d’intervention pour l’enfant (souvent moins d’un an d’intervention, bien en deçà des recommandations);
  • L’offre des services d’ICI est inégale d’une région à l’autre du Québec, aussi bien qualitativement que quantitativement, et le nombre d’heures hebdomadaires et la durée sont en moyenne inférieurs au seuil recommandé pour des résultats probants;
  • Les services publics d’ICI s’arrêtent à l’âge de 6 ans et les ressources qualifiées en ICI en consultation privée sont encore rares et très onéreuses pour les familles.

Les témoignages sur les bienfaits de l’ICI bien qu’assez positifs dans l’ensemble, sont encore limités, peu d’enfants en ayant bénéficié selon les conditions recommandées.

 

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